Premier film d'un réalisateur colombien très doué César Acevedo.
Il nous montre le quotidien d'une famille qui vit dans une maison cernée par des champs de canne à sucre. Seuls vestiges d'une nature jadis exubérante: un arbre gigantesque et quelques fleurs que cultive amoureusement la grand-mère.
Le film dénonce la disparition d'un monde agricole de petits paysans où régnait la polyculture, remplacé par d'immenses propriétés où règne la monoculture de la canne à sucre. Acevedo nous montre les méfaits de cette monoculture qui tue les hommes et détruit le milieu ambiant.
Le fils de famille qui s'est tué au travail est en train de mourir atteint d'une maladie pulmonaire dont l'origine est à chercher dans l’exploitation de la canne. En effet le brûlage de la canne avant la récolte provoque une pluie de cendres qui les oblige à vivre volets clos pour se protéger.
Tous sont prisonniers: les travailleurs sans terre, véritables esclaves que l'on prive souvent de salaire, les femmes obligées d'effectuer un travail d'homme épuisant, le fils et sa mère qui ne veulent pas quitter leur maison.
Ce que souligne bien Acevedo c'est l'amour, la tendresse, en particulier entre le grand père et son petit fils et la solidarité des travailleurs de la canne envers les deux femmes qui n'arrivent pas à maintenir le même rythme qu'eux.
Un très beau film, à la lenteur caractéristique du cinéma américain qui a reçu un prix très mérité celui de la caméra d'or à Cannes.
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